lundi 21 janvier 2013

The Anglepoise 1209, troisième partie: la douille Crabtree (

  Un vaste sujet que la douille-interrupteur Crabtree. Ce petit morceau de métal et de bakelite arrive à lui tout seul à définir la lampe Anglepoise. Non pas que toutes les lampes Anglepoise en soit équipé mais les specimens les plus emblématiques le sont.

  Certains diront que la douille Crabtree n'est qu'un accessoire de la lampe, que c'est sur elle que se focalise l'attention. Je ne suis pas d'accord avec ça.
  Heureux propriétaire d'une 1227 soigneusement restaurée, j'ai souvent observé nos visiteurs face à cette lampe emblématique et tellement copiée. Ils la regardent de loin d'abord, s'en approchent. Finissent par la toucher, la manipuler. Ils jouent avec les bras et certains reproduisent même des scènes de chez Pixar avec elle (ils ne sont pas loin de la vérité d'ailleurs mais ça fera l'objet d'autres posts). Ils cherchent à l'allumer et finissent par découvrir l'interrupteur qui se niche sur la douille elle-même.

  Et l'interrupteur devient le centre d'intérêt principal. Un petit switch rouge d'un côté. Ce mouvement de va et vient qui ouvre ou ferme le circuit. Les écritures en haut de la douille. Ce matériau, la bakelite, qui devient rare et méconnu. Tout dans cette douille devient un jeu et un centre d'intérêt.

  Quand on le regarde, sa conception est d'une grande simplicité: la douille à baïonnette que l'on connait déjà très bien enchâssée dans un tube de bakelite, un interrupteur ouvert-fermé et le tout se verrouille par une bague de bakelite qui permet le passage du fil électrique.

  Alors pourquoi autant d'excitation devant une douille? Peut être parce qu'elle a ce petit air vintage? La bakelite? Le switch? Pour moi c'est un tout. Autant je ne monterai jamais un Crabtree sur une lampe Gras, autant je ne pourrais pas me résoudre à monter autre chose sur une 1227 ou une 1209.

  Le Crabtree est devenu tellement recherché qu'il est aujourd'hui hors de prix. la bakelite finit généralement en miette à cause de la chauffe de l'ampoule (beaucoup de propriétaire de ces lampes ont oublié qu'elle étaient à la base conçu pour recevoir des ampoules de 25-30W...) ou alors elles finissent brisées suite à un choc. Les tarifs de ces douilles atteint aujourd'hui des sommets: il est impossible d'en trouver une en dessous de 35 euros, certaines atteignent même 55-60 euros (hors frais de port).

  Et voici les photos de l'objet de convoitise.

Douille-interrupteur Crabtree Anglepoise, vue du haut: la signature

Douille-interrupteur Crabtree Anglepoise, ouverte pour découvrir le mécanisme de l'interrupteur

Douille-interrupteur Crabtree Anglepoise, ouverte pour découvrir le mécanisme de l'interrupteur

Douille-interrupteur Crabtree Anglepoise, complètement démontée

Douille-interrupteur Crabtree Anglepoise

Douille-interrupteur Crabtree Anglepoise

jeudi 10 janvier 2013

The Anglepoise 1209, deuxième partie: la trouvaille

  Une lampe industrielle ça se mérite. Je m'explique.
  Quand on est comme moi (qu'on aime mettre les mains dans le cambouis et qu'on a pas des moyens illimités mais qu'on aime les belles choses), on essaie de ne pas mettre une fortune dans ces vieilles lampes. Alors on fouine, on déniche, on chine. On attrape un pièce à droite, une autre à gauche, on fait des échanges avec d'autres passionnés.
  Et puis arrive le jour où on se trouve une 1209 pour un tarif raisonnable!
  Je ne sais pas si certains ont déjà essayé de trouver une Anglepoise en France qel que soit le modèle mais il existe deux solutions. Soit on sort la carte bleue et c'est la solution la plus douloureuse, on ressort de la boutique de déco ou d'antiquité avec un bel objet tout propre et tout prêt. Soit on attend de tomber par hasard sur une vieille lampe à rénover et là on peut attendre des années.
  On trouve des 1227 anciennes assez facilement mais les modèles industriels que sont les 1208 et 1209 sont presque introuvable.

  Pour parer à ce problème deux solutions, un voyage en Angleterre avec un bon carnet d'adresse ou alors le net. La deuxième solution est plus simple et moins couteuse (bien que moins dépaysante).

  Il y a deux sites où vous pourrez trouver votre bonheur après quelques semaines d'essais et de tractations. Ebay et Etsy. Je ne vais pas vous présenter ebay mais on y trouve assez facilement des 1209 pour un tarif qui ira de 80 à 150€ en oncluant les ports depuis l'Angleterre.
  Etsy.com est beaucoup moins connu. Ce site propose deux types de produit vendus par des particuliers, soit des produits fabriqués par les vendeurs, soit des articles vintage. Ce site est vraiment génial pour trouver de vieilles choses. Les tarifs sont un peu plus élevés que sur ebay mais il y a beaucoup moins de vendeurs indélicats et les articles vendus sont en excellent état.

  L'arrivée de ma 1209 en France pourrait occuper une dizaine de posts. Pour faire rapide, elle est partie d'Angleterre et est arrivé chez moi. Entre temps un alien s'est introduit dans son carton. Le vendeur, auquel je fais confiance, m'a assuré qu'il n'y avait au départ que la lampe et du rembourrage dans le carton. Je ne sais par quelle magie, une sorte d'énorme tuyau d'acier est arrivé dans le carton.
  Les dégâts sur la lampe furent assez important au niveau de l'abat-jour en aluminium: il était écrasé au deux tiers. Il était presque à plat. Mais un habile artisan a pu remédier à l'état de l'abat-jour tout en conservant au maximum la peinture d'origine. Pour conserver le réflecteur au plus près de son état d'origine, on a pris la décision de ne pas redresser l'abat-jour à 100%.

  La lampe a un certain vécu ce qui est normal vu son age. C'est une version des la 1209 qui date des années 1930-1940. Je reviendrai dans un autre billet sur la "datation" de ces lampes. La douille n'est pas d'origine, le fil et la prise non plus. Il y a un peu d'oxydation, des manques de peinture par endroit et puis des traces d'usage. Du travail en perspective...

  Pour le plaisir, un petit lien vers le brevet qui inaugura la "lampe d'architecte":
http://worldwide.espacenet.com/publicationDetails/originalDocument?CC=GB&NR=404615&KC=&FT=E

  Je n'ai pas encore commencé le travail de restauration à proprement parler sur cette lampe mais voici déjà quelques images.

Anglepoise 1209, l'abat-jour

Anglepoise 1209, ressorts supérieurs et réglage de la dureté

Anglepoise 1209, les ressorts inférieurs

Anglepoise 1209, la fameuse base arquée

Anglepoise 1209, le pivot

mercredi 9 janvier 2013

The Anglepoise 1209, première partie: un peu d'histoire

  La très fameuse 1209 de chez Anglepoise... Je ne sais même pas trop par où commencer ce billet?

  Peut être par quelques rappels historique?

  La 1209 avait une petite soeur, la 1208. La principale différence entre ses deux lampes était la taille: des bras de 30,5cm (12 pouces) pour la 1208 et de 45,7cm (18 pouces) pour la 1209.
  Les premiers dessins des 1208 et de 1209 dateraient de 1933 (dépôt du brevet en 1933 et obtention de celui-ci en 1934). La production aurait commencé en 1934-1935 et le succès fut tel que sortit la très fameuse 1227 en 1936-1937.

  En 1932, George Carwardine, ingénieur automobile, met au point un ressort qui revient à son état d'origine quoi qu'on lui fasse subir. Il pouvait rester en tension et conserver une forme sans se déformer ou s'allonger. Carwardine possédait une usine à Bath et se mit en tête de réaliser une lampe articulé qui pourrait être orienté dans tous les sens et conserver la position qu'on lui donnerait. Il s'inspira de son ressort et du bras humain. Il avait aussi à l'esprit d'économiser l'énergie en créant un réflecteur pour cette lampe: focaliser la lumière sur un point.

  Cette nouvelle conception de lampe comportait 4 ressorts pour assurer l'équilibre et le maintien, un pied lourd y fut adjoint. Le pied des 1208 d'origine était un simple carré alors que celui des 1209 présentait cette forme arqué si caractéristique. La Anglepoise était née. Les premiers modèles réalisés n'ont pas vraiment de nom, ou du moins pas vraiment de modèle: on les connait sous le nom de "Première Anglepoise" (First Anglepoise)

  Il vendit une licence pour son invention à Herbert Terry and Sons. Et c'est en fait Terry qui dessina les  traits définitifs des modèles 1208 et 1209 que nous connaissons en 1934. Ils diffèrent très peu du modèle d'origine.

  Ces lampes connurent un grand succès dés le départ: le réflecteur en aluminium permettait d'obtenir avec une ampoule de 25W la même lumière qu'avec une ampoule de 60W sur d'autres lampes de l'époque, L'articulation à 4 ressorts offraient une fluidité de mouvement et un maintien de la position sans égal.

  Ces lampes ont tellement marqué leur époque que l'on peut dire que toutes les lampes à ressort actuelles en ont repris le concept.

  Pour plus d'info sur l'histoire de ces lampes voici un lien vers le plus précis des sites que j'ai pu trouver:
http://designmuseum.org/design/anglepoise

  Demain les photos...